Ces deux derniers week-end trop absorbé par le symposium de sculpture à Duclair, j'ai mis un peu de côté la presqu'île et la vie de tous les jours. Et pourtant les bateaux continuent de passer et les Presquiliens de rêvasser. Tout d'abord, je dois signaler le passage du plus laid bateau que je connaisse, je cite le Cavelier de la Salle, le bateau louche, je voulais dire mouche, du port de Rouen
A gauche, seul en Seine et à droite, pris en chasse par un cargo (au premier plan, détail de l'ancre du bac 14)
Il n'est pas beau, un profil de caisse à savon, il a l'aérodynamisme d'un bulldozer mais il rend encore de fiers services en faisant visiter ordinairement le port de Rouen et pendant cet été une partie la boucle séquanaise de notre presqu'ile depuis La Bouille jusqu'à Duclair dans le cadre de "Normandie Impressionniste" (renseignements à l'office du tourisme de Rouen).
Mes billets d'humeur commencent cette semaine par deux coups, un "de gueule" pour se terminer un "de chapeau", alors commençons en toute logique par le premier coup qui soit dit en passant en vaut deux
Un automobiliste se croyant dans son bon droit a vu son pneu avant droit attaqué sauvagement par le tablier du bac 14. Ce brave automobiliste avait simplement omis que la Seine était haute, qu'il engageait la cale du bac jusqu'en son milieu, qu'un bac n'a pas de frein, qu'un bac est obligé de jouer avec le courant, qu'un bac peut avoir une avarie etc etc. Le capitaine du bac est descendu pour dire tout cela au conducteur qui n'avait nul envie de l'entendre et en a profité pour prononcer quelques noms d'oiseaux à l'encontre du marin. Mon premier coup en vaut deux vous ais-je dit, c'est qu'à l'occasion, le capitaine a aussi fait quelques remontrances à de jeunes demoiselles et à leurs parents (je suppose) au sujet du fait que les deux fillettes occupaient la cale pour voir arriver le bac au mépris de règles élémentaires de sécurité risquant ainsi de se faire balayer voir écraser par le tablier du bac.
Sous son aspect bienveillant un bac peut aussi perdre son contrôle sans prévenir.
Mon deuxième coup, celui de chapeau est celui que j'adresse à la tolérance annevillaise. Tout d'abord, ce dernier dimanche, quel ne fut pas mon étonnement de voir à côté de la marchande de canards, une pelleteuse du plus bel effet, et, au milieu des quelques étals un automobiliste, dans sa voiture, qui faisait ses courses derrière son volant, la suite m'a appris qu'il s'agissait d'une personnalité de la commune et qu'il souffrait d'un handicap lui rendant la marche difficile. Alors là je dis bravo, je ne connais guère de marchés ailleurs qu'à Anneville sur Seine qui autoriseraient de telles facilités.
Un automobiliste chaland et une marchande de canards en admiration devant la pelleteuse...ça mange du canard ce truc ?
A part ça, quelques bateaux nous ont fait l'honneur de leur visite, un porte containers, le CMA CGM Platon spécialisé en transports philosophiques
Et le chimiquier Stolt Fulmar...
...spécialisé dans le transport de liquides et immatriculé aux Iles Cayman...étonnant non ?
Là où il y a de la chaîne il n'y a pas de plaisir...