Le chant des sirènes, les Presquiliens le connaissent bien, ils en connaissent même plusieurs. Il y a celles des bateaux se signalant dans le brouillard, plus rarement fort heureusement il y a celles des véhicules d’urgence ou de gendarmerie et encore plus rarement, il y a celles qui trônent sur le toit de nos mairies
Mais ce n’est pas de ces sirènes dont je veux parler, c’est celui d’une vraie Sirène avec un grand « S ». Une Sirène telle la Lorelei de Heine (poète allemand du 19ème siècle), cette jeune fille qui par son chant mélodieux et sa beauté exceptionnelle détournait l’attention des marins qui venaient fracasser leur embarcation sur les rochers au milieu du Rhin.
Anneville sur Seine, ce samedi sur la route de marais, mon attention est attirée par un chant inhabituel, un murmure à peine perceptible venait à moi, cela semblait venir de la Seine. Je continue mon chemin, empruntant une impasse qui mène droit au fleuve, mais avant même d’arriver sur la digue, ce chant devenu plus perceptible m’emmène dans un jardin merveilleux. C’est un temple de verdure rempli de fleurs et de personnages étranges, d’allégories et de symboles qui s’offre à mon regard. Le chant devient de plus en plus entêtant et m’attire vers un petit bassin entouré de pierres blanches et je découvre à un angle de celui-ci, celle qui m’a emmené ici.
Elle est là, immobile sur son rocher, je m’approche, lui dit bonjour mais aucune réponse ne me parvient, je répète mon bonjour et j’entends juste derrière moi une voix masculine me répondre « bonjour Monsieur, que faites vous dans mon jardin, ça vous arrive souvent de parler à des statues ? ». Ouille, que m’arrive-t-il je suis dans le jardin d’un presquilien particulier. Présentations faites, je suis en présence de Monsieur Gilbert Fromager, sculpteur de son état, ceci expliquant la présence de tous ces êtres étranges.